Developpement et croissance d'une nacre et de sa perle
La naissance d’une perle :
Dans son milieu naturel une huître peut fabriquer une perle suite à l'introduction d'un corps étranger dans sa coquille. La pêche des huitres perlières est interdites pour préserver leur capacité à générer des naissains.
Pour réussir à produire de belles perles d’élevage le processus est d’inciter l’huitre à produire une perle la plus pure possible, sans défauts de forme ou de surface .
Les étapes d’une production
1)- Le captage du naissain d'huîtres :
Dans les lagons polynésiens la température de l’eau oscille entre 22 et 28 degrés selon la saison un milieu très apprécié par l’huitre Margaritifera Pinctada. Tout commence par les larves. Les huitres « mères » disséminent leur semence dans le lagon. Le nacriculteur ou la nacricultrice doivent capter ces larves. Pour ce faire il est utilisé des collecteurs, sortes de filets à fine maille (toile d’ombrage) qui sont suspendus sur des filières à quelques mètres de la surface.
2)- le détroquage :
Cette phase consiste à détacher au bout de 6 à 12 mois les huitres juvéniles elles sont alors percés sur un bord afin de pouvoir les suspendre individuellement sur un nylon qui sera plongé entre 8 à 10 mètres de profondeur. Parfois plus profond. Elle peuvent également être mise dans des paniers de grossissement. Cette période de grossissement dure entre 6 et 8 mois complémentaire.
3)- Greffe :
Quand l’huitre à atteint une taille greffable les chapelets d’huitres sont remontés et nettoyés. Elles peuvent soit être greffé sur le même site soit elles sont vendues par le nacriculteur/ la nacricultrice pour être greffé à l’endroit de leur futur espace de vie.
La greffe consiste à introduire dans la gonade « poche perlière », un greffon d’une part et un nucléus. Cette poche transparente va secréter la nacre (aragonite) qui va entourer le nucleus.
Le greffon est une partie de chair issue du manteau d’une huitre. Le manteau est un fin voile de chair, qui permet la croissance et le développement de la coquille. Le principe est le suivant : l’eau du lagon apporte du calcium que le manteau enrobe de conchyoline. La conchyoline et le carbonate de calcium vont former le calcaire de la coquille. La sécrétion se produit sur toute la bordure externe.
Le nucleus est une petit bille en calcite la plus lisse et ronde possible actuellement elle est issue d’une moule d’eau douce du Mississippi et façonné en Asie. Des travaux avancés permettent d’espérer un nucléus Polynésien biosourcé dans les années à venir.
4)- La croissance de la nacre et de la perle :
L’opération de greffe provoque une réaction de l’huitre, elle accepte ou rejette les intrus. Il y a 20% de rejets. Certaines qui ont effectué un rejet produisent néanmoins de petites perles baroques sans nucléus que l'on appelle des keshi.
Cela génère aussi de la mortalité a très court terme (1 mois) pour environ 20% des nacres greffées.
Les 60 à 70% qui vivent et conservent le nucléus continuent de faire croitre la perle au sein de la gonade . La durée de la phase de croissance nécessaire pour former une couche de nacre varie de 12 à 24 mois pour obtenir une épaisseur suffisante à la formation d’une belle perle.
Les taux de réussite est fonction de nombreux paramètres :
- La « santé » de l’huître au moment de la greffe ;
- L’habileté et l’expérience du greffeur, de la greffeuse;
- La qualité du nucléus ;
- Les conditions d'élevage des huîtres avant et après la greffe.
5)- La récolte des perles :
La perle produite est alors extraite délicatement de l'huître.
Si l’huitre produit une perle est de belle qualité et qu’elle semble en bonne santé, une seconde greffe est alors réalisée avec un nucléus plus gros que le précédent. Appelée « surgreffe » il n’y a pas besoin d’introduire un greffon à cette étape. L’huitre va produire directement sur le nouveau nucléus. Les huîtres peuvent être greffées deux à trois fois.
La taille de la perle obtenue est de plus en plus grande.